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Thierry Brunello - Tous droits réservés.

Xinjiang - Oasis de Turfan

Mémoire de pisé

(1992)

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Oasis de Turfan - 1992

Située au cœur de la province autonome du Xinjiang, au nord-ouest de la Chine, l’oasis de Turfan fut une importante cité commerciale de la Route de la Soie. Elle a donné son nom à la dépression de Turfan, troisième point le plus bas du globe après la Mer morte et le lac d’Assal, également surnommée « la chambre des vents de la Chine » car plus de cent jours par an soufflent des vents de force 8 à 12.
C’est à partir de Turfan que l’on part visiter les ruines de Jiaohe, ancienne citadelle qui a protégé la région à l’époque des Tang (VII° au X° siècle) et qui comptait une multitude de monastères bouddhistes et de pagodes.

Plus loin, la grotte des mille bouddhas de Bezeklik reste aujourd’hui une coquille vide car pillée depuis des siècles par les archéologues occidentaux.

Quant à la cité de Gaochang, qui abritait au VIII° siècle une importante communauté manichéenne, elle fut dévastée par l'islamisation.

De ces lieux ne subsistent aujourd'hui que des vestiges de pisé se confondant à la terre aride. L'écoulement des eaux irriguées s'est tu, et les fantômes, comme la mémoire, se sont à jamais perdus dans le silence minéral.

 

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Oasis de Turfan - 1992

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Dépression de Turfan - 1992

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Dépression de Turfan - 1992

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Jiaohe/Gaochang - 1992

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Jiaohe/Gaochang - 1992

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Jiaohe/Gaochang - 1992

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Jiaohe/Gaochang - 1992

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Jiaohe/Gaochang - 1992

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Jiaohe/Gaochang - 1992

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Jiaohe/Gaochang - 1992

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Jiaohe/Gaochang - 1992

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Bezeklik - 1992

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Bezeklik - 1992

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Bezeklik - 1992

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Bezeklik - 1992

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Xinjiang

Karakul

(1992)

Xinjiang - Lac Karakul - 1992

En territoire chinois, à quelques encablures des frontières pakistanaise et afghane, se déploie le lac Karakul. Formé par la fonte des glaces de deux géants de 7500 mètres, le Muztagh Ata et le Khongur, il accueille sur ses rives les peuples nomades ouïgours pendant la belle saison. L'herbe y est grasse pour les troupeaux en estive. Sur ces immenses paturages, les gardiens de troupeau galopent à cheval de père en fils. Quant au chameau de Bactriane, il sert plutôt au transport du matériel. À 3600 mètres d'altitude, l'été est court. Entre les dernières neiges de mai et les premières de septembre. naissent des villages de yourtes, disséminés autour des eaux turquoises du lac, les dunes de sable blanc, les vertes pâtures, les glaciers dominants et le bleu profond du ciel. S'ajoutent à cette palette de couleurs, les habits chatoyants des femmes ouïgoures.

L'immensité est ici reine. Et dans ce joyau de la nature, si loin de l'oppression de Pékin, autonomie et liberté ont encore un sens.

Mais pour combien de temps ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous sommes arrivés en fin d'après-midi, lorsque le crépuscule embrasait les glaciers. Nous avons trouvé de quoi dormir dans le seul relais de route, rudimentaire et austère à souhait. L'unique lieu d'aisance se trouve à l'extérieur : une petite baraque en bois, sur pilotis. Je m'y aventure la nuit tombée. L'endroit est facile à trouver ; il suffit de suivre l'odeur...

J'escalade la petite échelle haute de deux mètres et me retrouve sur une plateforme, un unique trou au centre. Le rouleau de PQ dans une main, la lampe-torche entre les dents, l'arrière-train minutieusement placé au-dessus de la cavité et les cuisses en tension, j'opère sans anicroches, si ce n'est l'odeur pestilentielle qui remonte des tréfonds obscurs et m'oblige à respirer par saccades le minimum d'air vital.

La commission faite, je suis au bord de l'apoplexie. Je jette rapidement la feuille souillée dans le trou. Le rayon de la lampe-torche balaie involontairement le sous-sol. Redoutable erreur. La vision est cauchemardesque : à un demi-bras à peine pointe le sommet de la pyramide fécale. Alertés par le frais arrivage, des vers par centaines affleurent et grouillent dans une horrifique orgie. Parcouru d'un frisson glacé, le cœur au bord des lèvres et encore tout dépenaillé, je dévale l'échelle plus que je ne la descends. Les pieds sur la terre ferme, je pense enfin à remonter ma braguette, le nez en l'air pour emplir mes poumons d'air alpin. Mon regard butte invariablement sur la surface du lac que la pleine lune balaie de reflets argentés. L'immense forteresse glaciaire s'est parée d'un bleu quasi phosphorescent et la barrière des dunes qui coure au-delà du lac éclate comme la neige en plein jour. Partout, les feux des camps nomades brillent, reflets des constellations qui parcourent le ciel. La nuit enchanteresse balaie l'abject. Il faut bien ça pour oublier les affres de la condition humaine.

Xinjiang - Lac Karakul - 1992

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Xinjiang - Lac Karakul - 1992

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Xinjiang - Lac Karakul - 1992

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Xinjiang - Lac Karakul - 1992

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Xinjiang - Lac Karakul - 1992

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Xinjiang - Lac Karakul, Muztag Ata (7542m) - 1992